Histoire

Commune de Paris, dessine-moi un avenir

La Commune de Paris est née il y a 150 ans pour ensuite être réprimée dans le sang. Pour être honnête avec vous, je ne connaissais pas grand-chose de cette période de l’histoire : je ne l’avais jamais étudiée en cours. Mais j’ai fait des recherches, et j’ai été surprise par les réformes sociales que les communards avaient mis en place. Elles sont incroyablement en avance sur leur temps, et nous nous battons encore pour que certains de ces droits deviennent universels ! J’ai ainsi décidé de vous parler de la Commune de Paris, une période pleine d’avancées et d’espoir, même en temps de guerre.

Résumons d’abord le contexte historique. Dès le second empire, les idées de la république demeurent et le peuple est en colère contre l’empereur. Ce dernier essaie de rediriger cette colère vers la guerre contre la Prusse, mais doit capituler. Le nord-est de la France est ainsi occupé. De l’autre côté de Paris, la IIIe république se met en place à Bordeaux, composée de monarchistes et dirigée par Adolphe Thiers. Il est conservateur et contre les idées répandues à Paris. Le 18 mars, Thiers veut réquisitionner les canons possédés par la population, mais des foules bloquent les soldats. Les soldats venant chercher les canons refusent alors de tirer ! Ils s’allient avec la foule, et des barricades sont élevées. Thiers se retire à Versailles, et la Commune de Paris commence ainsi le 28 mars 1871.

Les communards élus mettent d’abord en place les idées qu’ils attendaient depuis la fin du Second Empire. Ils offrent des pensions aux blessés, aux veuves de guerre, aux orphelins… Beaucoup de ces réformes révolutionnaires, proposées par Léo Frankel, concernent les ouvriers : la journée de travail est limitée à 10 heures, les salaires sont surveillés à l’aide de cahiers des charges, le travail de nuit est interdit. Les ateliers abandonnés par les patrons sont mis sous la responsabilité des ouvriers qui élisent un conseil de direction et un représentant chargé de remonter les revendications des employés.

Le suffrage universel occupe une place importante et grâce à lui les délégués de la Commune sont élus. En effet, la Commune fonctionne avec 10 groupes de personnes, appelés commissions, avec chacun un rôle différent comme le travail ou l’enseignement. La commission du pouvoir exécutif met en place un délégué à la tête de chacune des 9 autres commissions. Le mandat impératif et révocable est mis en place. Cela signifie que les délégués de la Commune peuvent être retirés de leur position si la majorité estime qu’ils ne remplissent pas leur mission, à laquelle ils ne peuvent se déroger. 

Un autre principe révolutionnaire est mis en place : la séparation de l’Église et de l’Etat. Le catholicisme est à l’époque associé à Napoléon, et, par rejet de ce dernier, beaucoup rejettent également la religion. De plus, avec les pensées anarchistes et marxistes, l’athéisme se répand naturellement. L’école devient alors laïque, et les symboles religieux sont enlevés des salles de classe. Beaucoup de biens religieux sont nationalisés et des églises sont transformées en lieux de discussions et de rencontres.

Si vous êtes comme moi, vous vous êtes peut-être demandé quelle était la place des femmes, mais rassurez-vous : elles ne sont pas oubliées ! Cela est difficile de les ignorer car elles combattent aux côtés des hommes et elles font partie des discussions. Un début d’égalité des salaires est mis en place puisque les institutrices ont maintenant les mêmes salaires que les instituteurs. Un comité composé de femmes réfléchit sur l’éducation des filles et le droit de vote des femmes est en cours de réflexion. Malheureusement la Commune est renversée par les versaillais au bout de 72 jours d’existence et ces réformes n’auront pas eu le temps d’être durablement mises en place.

Mais cela ne veut pas dire que ces droits acquis lors de la Commune ont disparu à jamais, heureusement ! La plupart sont aujourd’hui des bases de la démocratie française. Par exemple, la troisième république met en place l’école laïque et gratuite ainsi que la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Pour le droit de vote des femmes il faudra attendre en revanche après la seconde guerre mondiale. 

Cela ne change néanmoins rien au fait que je n’avais jamais entendu parler de Léo Frankel, d’Edouard Vaillant, ou encore d’Eugène Varlin. Quant à Louise Michel, je la connaissais de nom, mais je ne savais absolument rien de son rôle dans la Commune ! Peut-être est-ce ma faute et je manque de curiosité, ou peut-être est-ce la faute du système éducatif français, qui échoue en ne me parlant pas de cette époque importante dans l’histoire de la France. 

Ce n’est pas ce que j’ai envie de retenir pour les 150 ans de la Commune. J’ai envie de retenir ses idées, ses avancées sociales indéniables. Je suis fière de maintenant mieux connaître cette période de l’histoire, et j’espère que cet article a réussi à attiser votre curiosité sur la Commune de Paris : je suis certaine qu’il ne suffit pas pour la comprendre en entier.

 

Voici mes sources (n’hésitez pas à y jeter un œil !) :

– Les damnés de la Commune, ARTE

https://www.paris.fr/pages/les-150-ans-de-la-commune-les-racines-de-reformes-audacieuses-4-5-17087