Actualité,  Politique

Les élections américaines

Évènement très attendu aux États Unis et dans le monde entier, les élections présidentielles américaines se sont déroulées en ce début du mois de novembre. Le résultat est sans appel, Donald Trump, élu indirectement par le peuple américain, refera son entrée à la Maison Blanche en janvier prochain. Dans ces circonstances, je vous propose de rembobiner cette élection afin de comprendre la politique américaine et d’analyser la campagne électorale menée pour cet évènement.

 

Tout d’abord, il semble important de comprendre que malgré le nom « République » donné au système de gouvernance américain, la mécanique des élections de ce grand pays fonctionne de façon parfaitement différente quant à la France.  En effet, on peut noter que si ce sont les français qui élisent leur président, le peuple américain, lui, vote en premier lieu pour une liste de grands électeurs qui sont eux-mêmes chargés d’élire le futur chef du pays. En fonction de l’état dans lequel ils vivent, les citoyens américains doivent choisir un certain nombre de grands électeurs. Ainsi dans les états les moins peuplés comme le Dakota (nord et sud) ou le Montana, seul trois grands électeurs sont à élire contre trente-huit par exemple pour le Texas qui représente 8% de la population américaine. Au total, ce sont 538 grands électeurs qu’il faut élire. Ainsi, la victoire présidentielle d’un candidat devient officielle lorsque l’on a la certitude que 270 grands électeurs voteront pour le candidat en question. En parlant de candidat on peut aussi noter que l’éligibilité d’un citoyen est validée selon plusieurs critères telle la citoyenneté, le lieu de résidence et l’âge. Ainsi, aux États-Unis, pour prétendre au pouvoir exécutif il faut être né citoyen américain, vivre sur le territoire depuis quatorze ans et être au moins âgé de 35 ans. Alors, nous pouvons souligner que John Kennedy, élu à 43 ans, s’avère être le plus jeune président au moment de son élection. Quant au président le plus âgé au début de son mandat il s’agit de Joe Biden, successeur et prédécesseur de Trump, et élu alors âgé de 78 ans.  Aussi, il est important de prendre en compte le fait que le IIème article de la Constitution américaine indique l’impossibilité de se présenter pour un troisième mandat. Par exemple (et sauf changement de la loi suprême) Trump ne sera plus éligible en 2028. En effet, il semble important de savoir que le futur président états-unien s’apprête à débuter un second mandat puisqu’il avait déjà été élu face à Hillary Clinton en 2016.

 

A présent, nous pouvons analyser plus en détail la récente élection. Tout d’abord nous pouvons préciser que si ce sont les noms de Trump et Harris qui sont le plus revenus dans les médias, les prétendants au pouvoir exécutif étaient en réalité cinq. Parmi eux donc Jill Stein, militante écologiste, Cornel West, philosophe et activiste, Chase Oliver, membre du parti des libertariens, participaient à la course à la présidence même si une nouvelle fois, se sont surtout Kamala Harris, démocrate et vice-présidente sous Joe Biden, engagée notamment dans la cause des femmes, l’égalité raciale et le renforcement du droit de vote, et Donald Trump, républicain et ex président, qui ont retenus l’attention.

Portrait officiel de Kamala Harris
/Vice President Kamala Harris takes her official portrait Thursday, March 4, 2021, in the South Court Auditorium in the Eisenhower Executive Office Building at the White House. (Official White House Photo by Lawrence Jackson)

En effet, il semble important d’indiquer que depuis l’indépendance américaine, les camps démocrates et républicains se disputent la Maison Blanche certes mais surtout les sept swings states, les états indécis. Effectivement, la position politique de certains états sont très faciles à prévoir quand d’autre tanguent d’un parti vers l’autre en fonction des années. Par exemple, et même si la romance jeune adulte adaptée en film, « My dear f***ing prince » (« Red, White and Royal Blue » en version originale) laisse entendre une tendance contraire, le Texas a pour coutume d’élire des grands électeurs républicains quand des états comme le Nevada ou le Colorado prête des voix variés et imprévisibles. Cependant cette année, nous pouvons noter que ce sont les républicains qui ont su se montrer plus convaincants auprès de ces états dans la mesure où les sept ont penché du côté Trump offrant au candidat un total de 312 grands électeurs face à 226 pour Harris.

 Détail des résultats de l'élection en fonction des états avec pour le bleu, victoire démocrate, et pour le rouge, victoire républicaineChessrat, CC0, via Wikimedia Commons//
Détail des résultats de l’élection en fonction des états avec pour le bleu, victoire démocrate, et pour le rouge, victoire républicaine Chessrat, CC0, via Wikimedia Commons//

Une victoire donc impressionnante et incontestable s’est dessiné dans la nuit du 5 au 6 novembre pour Trump même si son ampleur n’était pas franchement prévisible. En effet, même si sa victoire était attendu par de nombreux politistes, personne n’attendait une défaite aussi franche de Kamala Harris dont la campagne avait été mouvementée. Effectivement, la candidate démocrate n’avait pas été nommé au départ comme représentante de son camp puisque Joe Biden souhaitait conserver sa place à la Maison Blanche. Après quelques erreurs politiques dû à sa perte de mémoire, le président avait finalement laissé sa place à sa vice-présidente, ne laissant à la femme politique que quelques mois pour convaincre le peuple américain. Malgré le soutien de nombreuses notoriétés publiques tels Taylor Swift, l’artiste musicale la plus écoutée au monde et dont l’influence avait été prédite ravageuse, il semblerait que ces quelques mois n’aient pas été suffisants pour la démocrate et que les américains aient préférés suivre le vote d’Elon Musk, personnalité mondialement connue puisqu’il est à la tête de nombreuses entreprises tels que Tesla ou X (anciennement Twitter), et ait souvent désigné sous le pseudonyme d’ « homme le plus riche du monde ».

 

C’est aux alentours de 11h le matin du mercredi 6 novembre que la victoire trumpiste a été annoncée dans les médias français mettant fin au suspense qui aurait pu durer plusieurs mois. Effectivement, aux États Unis la victoire d’un candidat est parfois contestée par la justice lorsqu’elle est jugée trop serrée. Par exemple, lors de l’élection de 2000, les voix avaient été recomptés de nombreuses fois en Floride avant que la Cour Suprême de l’état ne mette un terme aux contestations signant la victoire à George Bush au détriment d’Al Gore.

Official portrait of President Donald J. Trump, Friday, October 6, 2017. (Official White House photo by Shealah Craighead) / Portrait officiel de Donald Trump

Par ailleurs le 47ème président des États Unis a déjà fait quelques annonces sur son futur mandat. Il a notamment nommé Elon Musk à la tête d’un nouveau ministère, celui de l’efficacité gouvernementale et Robert Kennedy Jr, ancien avocat et neveu de John Kennedy ministre de la santé alors même que ce dernier est réputé comme étant très réticent à l’encontre de la vaccination.

Enfin, il est important de prendre en compte, qu’aux États Unis comme en France, les pouvoirs sont départagés. Quand le président a le pouvoir exécutif, ce sont les membres du Congrès qui ont le pouvoir législatif. Ainsi, si les américains ont élu Donald Trump comme président ils ont aussi dû voter pour leurs représentants au Congrès. Cependant, c’est une nouvelle fois le parti républicain qui reprend sa majorité au Sénat, la chambre haute du Congrès.

Répartition des sièges de la Chambre des Représentants (Chambre basse du Congrès) avec en bleu les démocrates et en rouge les républicains/
Haers6120, CC0, via Wikimedia Commons

Ainsi on peut dire que cette élection est un sans faute pour le parti républicain.