Archéologie

A la découverte de l’archéologie avec Giuseppe Fiorelli, archéologue à Pompéi au XIXème siècle

Bonjour à tous,

Je suis Chloé, je suis en Terminale cette année et j’ai donc décidé de faire partie de GayLu Times dans le but de vous faire partager mes grandes passions : l’Archéologie, l’Histoire, la Littérature… Pour les plus matheux d’entre vous, ne vous inquiétez pas, je mettrai toujours quelques liens avec les sciences ! Je parlerai aussi dans quelques autres articles de personnages historiques mythiques, des anecdotes amusantes ou encore de certains bâtiments du patrimoine. Je mettrai aussi toujours un petit bonus pour ceux qui sont curieux ! 😉
Avant de rentrer dans le vif du sujet, j’aimerais, pour ce tout premier article, faire un petit point sur l’archéologie. Vous vous rendrez peut-être compte que vous ne connaissiez pas si bien que cela l’archéologie. Je vous mettrai également quelques petits points de vocabulaire archéologiques qui vous seront avantageux pour comprendre certains articles sur l’archéologie que vous pourrez lire par d’autres occasions.
Pour mieux comprendre le but de cette discipline, nous allons voir ensembles l’étymologie du mot. Le mot archéologie vient du grec ancien archaiología qui est lui-même formé de archaíos, signifiant « ancien ». Archaíos est aussi dérivé d’un autre mot grec arkhê qui veut dire « le fondement, l’origine, le commencement ». Puis la seconde partie du mot tire son origine (toujours du grec ancien) du mot, lógos qui en français nous donne « mot, parole, discours, science ». Ainsi, l’archéologie est une discipline scientifique qui est censée définir le plus objectivement possible l’évolution de l’homme au cours du temps.
Maintenant, nous allons essayer de définir l’archéologie de façon concise. Premièrement, cette discipline scientifique étudie l’Homme à travers des vestiges matériels de l’humanité. Elle se base sur les fouilles de sites qui doivent remettre au jour le mobilier archéologique et dans certains cas (notamment la Préhistoire), le mobilier lithique (ensemble des objets en pierre transformé par l’action humaine). Ce mobilier archéologique est composé des artéfacts (des outils, des poteries, pièces de monnaie, bijoux, armes rudimentaires ou non, vêtements, traces, empreintes, peintures, bâtiments, tombes…) et des écofacts (ossements, restes de repas…). Chacun de ces artefacts et écofacts font partie d’une époque donnée, d’une civilisation précise vivant dans une region particulière : c’est ce que l’on appelle la culture archéologique (ou Faciès).
En analysant tous les éléments de ce patrimoine, les archéologues tirent des informations historiques précieuses à propos des occupations humaines sur un même lieu et selon différentes époques. Les archéologues ont une approche diachronique (qui s’intéresse à l’évolution du temps) grâce aux travaux de terrain. Ces données permettent d’interpréter l’Histoire générale de l’Homme, de son apparition et jusqu’à nos jours, à partir de données, parfois relatant d’une histoire singulière (c’est émouvant de ce dire que le sort de l’histoire dépend de chacun !). L’évolution de la science a aussi permis à l’archéologie de se développer et d’atteindre des sites difficiles d’accès (milieux subaquatiques, grottes…). Nous pourrions prendre l’exemple le site archéologique de Baïes, située dans la région campanienne en Italie, étant considéré comme la station balnéaire antique, est en partie immergée dans le Mer Méditerranée.
L’archéologie est pluridisciplinaire, elle utilise autant les sciences de la vie et de la terre (géologie, biologie…) autant que les sciences humaines (ethnologie, anthropologie, linguistique…) qui sont regroupées pour ne former qu’un seul tout, appelées les « archéosciences » (petit clin d’œil pour le matheux…). L’archéologie utilise l’analyse stratigraphique qui étudie les différentes couches géologiques (appelées les strates) qui permet d’estimer l’âge des couches des roches en fonction du temps (chronostratigraphie) et d’en définir sa composition.
Je ne vous ai présenté que les grandes lignes de l’archéologie, qui est évidemment une discipline plus complexe.


Il y a un archéologue que j’admire personnellement. Je suppose que vous connaissez tous Pompéi et ses fameux corps figés dans les affres de la mort. Je vous propose de revenir au XIXème siècle, plus précisément entre 1860 et 1875, dans les ruelles pavées de Pompéi en pleine fouilles archéologiques sous la direction de Giuseppe Fiorelli, (numismate et archéologue italien). Ce retour en arrière vous permettra de comprendre comment, aujourd’hui, nous pouvons avoir accès aux derniers moments de vie des Pompéiens, mais aussi et surtout comment le site s’est organisé et est devenu public.
Giuseppe Fiorelli (1823-1896) a révolutionné la manière de procéder dans les fouilles sur le site campanien. Tout d’abord, il change la manière de fouiller. Avant lui, les archéologues fouillaient les rues en premier, puis ils pénétraient dans les maisons (domus) par le bas. En revanche, cette pratique a été jugée trop dangereuse notamment à cause des risques d’écroulement, mettant en danger les scientifiques qui y travaillent, ainsi que le patrimoine archéologique lui-même. En plus de cet aspect dangereux pour la vie des archéologues, ces-derniers avaient l’habitude de laisser les déblais tout autour des bâtiments fraichement fouillés, chose qui donnait l’impression d’un désordre apparent sur le site. De facto, Giuseppe Fiorelli décide de fouiller les maisons par le haut pour plus de sécurité et il améliore aussi l’esthétique du site en faisant retirer tous ces déblais. Mais, Giuseppe Fiorelli est plus célèbre pour sa technique des moulages des corps. En effet, il a décidé de mouler les corps des pompéiens, morts en 79 ap. J.C. en injectant du plâtre à l’intérieur des cavités créées par les corps désagrégés sous les anfractuosités (cavités profondes et irrégulières). Ergo, comprenez que les corps que vous pouvez observer sur des images, ou encore sur le site de Pompéi, ne sont que des moulages en creux, ce ne sont que des formes laissées par les corps en décomposition dans les dépôts volcaniques. Ces corps ont été remis en relief grâce à cette technique. Ensuite, pour l’archéologue italien, les fouilles ne visent pas seulement à mettre au jour des œuvres d’art, mais, elles servent à récupérer, analyser et interpréter tous les vestiges afin de reconstituer l’histoire de cette cité suite à l’éruption du Vésuve de 79 ap. J.C.
Giuseppe Fiorelli a aussi permis de mettre en place un système de « régions » qui divisent et organisent le site. Ces régions sont divisées en îlots (appelés « insulae ») dans lesquels chaque maison, termes, temples, boutiques… comportent un numéro. Pour donner un exemple (la maison des Chastes Amants), cette domus est située dans la région IX, îlot 12 et le numéro du bâtiment est 6. Ainsi, il est beaucoup plus simple de s’y retrouver à Pompéi. Ce système est encore en vigueur aujourd’hui sur le site.
Une autre grande innovation de Giuseppe Fiorelli, c’est l’ouverture au public (avec un paiement d’un droit d’entrée, de toute évidence !). C’est une grande première, puisque Pompéi n’était que visitée par les archéologues, ou encore des invités de marques qui ne pouvaient la visiter que sur accord du souverain (Maison des Bourbons-Deux Siciles).
En 1866, il fonde l’Ecole Archéologique de Pompéi. En 1875, il occupe le poste de directeur général des Antiquités au musée des Beaux-arts du royaume d’Italie. En parallèle de cette carrière archéologique, Giuseppe Fiorelli est aussi engagé en politique. En 1861, il est conseillé communal, puis quatre années plus tard, il se fait élire sénateur. C’est notamment grâce à ses fonctions politiques, que Giuseppe Fiorelli et en place les bases primaires de la protection du patrimoine italien.

BONUS : Pour les passionnés d’histoire ou d’archéologie, je peux vous conseiller des lectures dont je suis friande : Les Trois jours de Pompéi écrit par Alberto Angela (paléontologue, écrivain et journaliste italien) qui est paru aux éditions Petite Biblio Payot Histoire en 2016. Ce livre apporte des informations supplémentaires sur la vie des pompéiens quelques jours avant l’éruption de 79 ap. J.C. L’auteur se met dans la peau d’un habitant de Pompéi et nous trace les destinées de plusieurs personnages riches ou pauvres, candidats politiques ou boulangers… Une immersion passionnante dans les pas des derniers pompéiens.