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La santé mentale dans le sport

Si la santé physique est essentielle, et que tout le monde est au courant, depuis quelques années, c’est la santé mentale qui fait plus parler, et cela, notamment dans le sport à haut niveau. Aujourd’hui un très grand nombre d’athlètes de tous les pays, s’ouvrent sur ce problème, causé par de nombreuses raisons, les blessures, la pression des compétitions ou même la solitude.

 

Harris Interactive a réalisé une étude, dévoilée par FondaMental, en partenariat avec l’INSEP (l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance), ainsi que les Jeux Olympiques et Paralympiques. Menée grâce à 1885 sportifs âgés entre 16 et 25 ans, une fourchette d’âge qui correspond à une génération sensibilisée à ces problèmes. L’étude s’est intéressée à la santé mentale des athlètes français. Elle révèle que 24% risque d’être confronté à de l’anxiété généralisée, et 17% à une dépression modérée et 44% à des troubles du sommeil.

 

« J’ai menti pendant très longtemps parce que la société n’était pas prête à entendre ce que j’avais à dire » – Thierry Henry

 

Parmi les déclarations quant à ces troubles, on peut citer celle de Thierry Henry, paru le 8 décembre 2023. Champion du monde de 1998 avec l’équipe de France, le sélectionneur de l’équipe de France durant les Jeux Olympiques, a déclaré lors d’un podcast en anglais « Tout au long de ma carrière, et depuis ma naissance, j’ai dû être en dépression« . Il explique cette situation par la pression qu’il ressentait pour avoir « [l’]approbation [de son] père« , ajoutant « [qu’]il ne me disait jamais ce que je faisais de bien« . Mais heureusement pour les athlètes de ces prochaines années, les mentalités changent, ce qui n’était pas le cas durant sa carrière. En effet, lui-même le dit « J’ai menti pendant très longtemps parce que la société n’était pas prête à entendre ce que j’avais à dire« .

 

« J’ai consulté une dame quand j’étais plus jeune mais cela n’a pas aidé. » – Lewis Hamilton

 

Malheureusement, ce n’est pas le seul à avoir souffert de dépression durant sa carrière. Lewis Hamilton fait partie de ces athlètes, puisqu’après avoir rejoint le monde du sport automobile à ses 10 ans, il s’est retrouvé dans un monde anxiogène, dans lequel il a subi du racisme. Dans son entretien pour le Times, il se confie, « J’ai eu des problèmes avec ma santé mentale tout au long de ma vie. Notamment la dépression, très jeune. Je devais avoir environ 13 ans. Je pense c’est lié à la pression du sport auto, les difficultés à l’école et le harcèlement ». Mais le nouveau pilote Ferrari ajoute également n’avoir eu « personne à qui parler » à ce moment, mais continue à se confier également, « J’ai aussi eu des périodes très difficiles dans ma vingtaine« . Lewis Hamilton avoue pourtant espérer trouver une personne capable de l’aider. « J’ai consulté une dame quand j’étais plus jeune mais cela n’a pas aidé. Malgré tout, j’aimerais trouver quelqu’un dans le futur« .

 

 

La dépression a également touché Marc Cavendish, considéré comme l’un des meilleurs cycliste en sprint de l’histoire. Malgré son bon entourage, le cycliste a connu une période difficile, jusqu’à être diagnostiqué de dépression en 2018. Comparant avant cet épisode, la dépression à une « excuse« . Même s’il ne comprenait pas, et ne croyait pas à cette maladie, il change d’avis, s’expliquant, « Vous l’associez au fait d’être triste mais ce n’est pas ça. J’ai essayé à de nombreuses reprises de l’expliquer mais vous ne pouvez simplement pas. Soit vous n’avez aucun sentiment, soit votre façon d’agir ou de réagir est complètement irrationnelle« . Alors débute un combat contre lui-même, loin des vélos. Si aujourd’hui il s’en est sorti, il sait qu’il peut retomber dedans.

 

 

Depuis 1990, le 10 octobre est la journée internationale de la santé mentale. À cette occasion, de nombreux athlètes en ont profité pour rappeler l’importance de la santé mentale, et surtout, l’importance de se soigner en cas de problème. Parmi ces athlètes, il y a Lando Norris. Pilote de Formule 1 dans l’écurie britannique McLaren, il est l’un des sportifs ayant le plus communiqué sur ce sujet. Ce 10 octobre, le pilote britannique a publié une vidéo d’une minute trente, dans laquelle il rappelle à quel point chaque épreuve est dure. Il rappelle qu’il est important d’en parler avec ses proches. Lui-même touché à cause de la pression de ce sport, à la suite de son arrivée en 2019. Il a cherché de l’aide auprès de l’association anglaise Mind, traduite en français par « esprit« . L’association opère en Angleterre mais également au Pays de Galles.

C’est donc grâce à tous ces sportifs, que les choses changent. Mais les athlètes ont également besoin d’organisations pour défendre leurs intérêts et leur santé.

Ces dernières années, la santé mentale s’est donc un peu plus installé, et certaines choses ont même été mise en place dans certaines grandes compétitions.

Cet été, lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, un espace y était dédié dans le village olympique. Des psychologues y ont été mis à disposition des athlètes, ainsi que d’autres professionnels de la santé mentale.

Parmi les associations, il existe Mind, que l’on a abordé précédemment. L’association précurseur a été créée en 1946, se proclamant « Association Nationale pour la santé mentale« . Elle propose un site sur lequel elle conseille et dirige vers des solutions.