Erasmus + Go Green
Erasmus + Go Green
De Jeunes et d’Ambition
Alors que le nom traditionnel « Erasmus » résonne
comme « études supérieures », « découverte et nouvelle
approche du monde » ou encore « avenir dans les
relations internationales » ; soit à destination d’étudiants
qui ont soif de parfaire leur cursus scolaire ou de s’initier
à une nouvelle culture. Mais à l’heure où les questions
environnementales deviennent une sinon la priorité de
nos sociétés ; à l’heure où la nécessité de prendre des
mesures pour limiter au mieux le réchauffement
climatique se fait plus pressante que jamais ; à l’heure
aussi où les enfants de ce XXIe siècle vivent dans cette
hantise de voir leur monde leur échapper à cause des
erreurs passées ; un nouvel Erasmus est né : « Erasmus
+ Go Green ». Bien que le principe de cette « rencontre
avec l’autre » demeure, toutefois la réflexion collective a
remplacé la recherche de la connaissance à des fins
personnelles ; l’espoir d’un monde plus sain et
responsable a supplanté cet avenir insécure ;
l’engagement dans cette gestion durable des
écosystèmes s’est substitué au déni d’une catastrophe
écologique sans précédent ; le lien tissé avec celui que
l’on perçoit plus comme un étranger que comme voisin
s’est fait plus indéfectible. Aussi certains élèves du
Lycée Gay-Lussac ne sont-ils pas restés indifférents à
l’appel du changement. Ainsi les membres de cette
nouvelle génération qui, au début du mois de novembre,
ont porté la voix du lycée en Finlande, à Helsinki, ne se
sont pas contentés de tergiverser et de ramener comme
idée celle de vendre des gourdes éco-responsables à
l’effigie de Gay-Lussac, mais bien quelque chose qui
nous est plus précieux. C’est pourquoi, ces
ambassadeurs verts, en plus d’apporter une touche
française à ce « Congrès vert multilinguistique », ont
répandu un message de sensibilisation au travers du
ArtLand Project, à l’instar de leurs pairs. Et c’est cette
jeunesse pleine d’espoir salvateur que le Gay-Lu Times
vous propose de découvrir !
Avant leur arrivée en Finlande, nos jeunes
représentants et leurs accompagnantes ont littéralement
dû voyager « par monts et par vaux », leur trajet vers ce
pays scandinave ayant duré deux jours au cours
desquels pluie, froid et escales étaient au rendez-vous.
Mais une fois arrivés à bon port, ils pouvaient enfin
souffler ; un peu de répit étant bienvenue, et pour le
moins assez attendu : leur horloge biologique étant
perturbée, un temps d’adaptation s’imposait. Cette
parenthèse s’était donc établie dans une auberge de
jeunesse, près de la Cité du Silence, dans laquelle notre
équipe avait mis à contribution ce « temps d’intervalle »,
soit avant de rencontrer leurs autres camarades et de
débuter les sessions de leur Congrès vert. C’est
pourquoi, un élément a particulièrement retenu leur
attention : la multitude des courants religieux. Pour des
enfants de la France, abreuvés dès leur plus jeune âge
du principe de laïcité (et au reste, ils se sont chargés de
définir un terme dont le sens profond échappe même à
certains habitants de l’hexagone), se retrouver face à de
tels monuments leur a semblé quelque peu singulier,
sans toutefois omettre que leur étonnement était dû à
cette rencontre avec la culture d’un autre pays dont ils
ne connaissaient pas (pour la plupart) les « us et
coutumes ».
Après avoir fait la connaissance de leur nouveau
lieu de séjour, il ne manquait plus que le reste de leur
communauté. Leur 3
e
jour en Finlande allait alors
pouvoir annoncer le véritable commencement de leur
mission.
Mais c’était sans compter les joies du voyage qui
les attendaient de pied ferme une nouvelle fois ! A la
suite de 6 heures de train, ils pouvaient enfin pleinement
savourer l’air d’Helsinki ; recevoir le chaleureux accueil
qui leur était destiné ; entamer les présentations ;
débuter leur séjour, sans pour autant omettre ce
pourquoi ils avaient choisi de s’engager en venant dans
ce pays qui bientôt (si ce n’était déjà le cas pour les plus
cosmopolites d’entre eux) allait devenir leur patrie de
cœur.
A la fin de ce qui pouvait s’apparenter à une
première visite des lieux, ce vrai « tour du propriétaire »
comme nous le dirions assez familièrement, s’acheva à
l’auditorium une fois les hôtes présentés. Lieu pour le
moins impressionnant, puisque n’y étant pas habitués,
nos chers ambassadeurs verts sont restés un temps
cois, plutôt de marbre, devant un tel espace ; également
sensibles et réceptifs à cette aura sacrée, solennelle, qui
se dégage généralement de ces salles. Et cette
jeunesse du Limousin n’allait pas être au bout de ses
surprises ! Pour cause, les premières présentations qui
s’étaient tenues à leur arrivée n’étaient que pures
formalités ; simples accolades (si l’on puit se risquer à
établir un rapprochement de cette nature), comparées à
ce qu’ils allaient faire : s’exprimer face à un public de
plus de 60 personnes issues de nationalités
européennes différentes et en anglais s’il vous plaît !
Entre un exposé de la France et du Lycée Gay-Lussac
et une présentation plus personnelle, nos jeunes
représentants ont su braver leur peur, faire en partie fi
de leur anxiété à l’idée de produire leur prestation orale ;
et conclure sous les applaudissements ainsi que
quelques critiques dithyrambiques de leurs camarades
bienveillants tout en prenant conscience de surcroît que
cette expérience qu’est la prise de parole en continue
devant un auditoire n’est pas un si grand calvaire qu’il y
paraît. Néanmoins, s’ils avaient un conseil à donner à
leurs successeurs ; à ceux qui « prendront la relève » ;
qui assureront l’année prochaine leur rôle, ce serait bien
entendu de préparer cette « séquence présentation »
qu’il incombait à chaque groupe de remplir.
Après cette petite montée d’angoisse, tous allaient
regagner leur salle de cours. Et là encore, ce fut une
nouvelle découverte, allant de surprises en surprises :
aussi anodin voire banal puisse ce détail paraître, et
même presque « normal » en un sens, les cours et le
lieu de travail des finlandais n’étaient pas les mêmes
qu’en France ! En plus de faire cours dans des salles de
classe composées de 20-25 élèves et dont le mobilier
(matériel compris) change au gré des envies des élèves,
ce n’était rien à côté du système scolaire dans sa
globalité. Il faudrait d’abord préciser qu’aucune année
n’est clairement définie : entendons par là que, dans nos
représentations, le lycée est « divisé » en trois années,
alors que pour ce qui est de la Finlande, leurs années de
scolarité dépendent plus de la gestion de l’emploi du
temps. Une organisation assurée par les élèves euxmêmes ! Et quelle stupéfaction de la part de nos
ambassadeurs verts. Pendant que nous, élèves français,
nous n’avons pas à nous préoccuper voire encombrer
d’une telle tâche (étant réalisée par l’administration de
l’établissement), nos voisins finlandais, eux, ne
l’entendent pas de la même manière. A vrai dire, le choix
des matières dépend entièrement des élèves : nombre
d’heures de langue, de science, etc. ils sont leur propre
administration ! Vie lycéenne rêvée pour certains d’entre
vous, n’est-ce pas ? Précisons tout de même un point.
Cet agencement d’emploi du temps est certes à leur
entière disposition avec un programme (toujours choisi
par l’élève) modifié à chaque mois d’août et comprenant
obligatoirement deux mois de religion, néanmoins,
chaque matière a son « bloc » qui lui est attribué, à
savoir un niveau. Ce qui en France équivaudrait au
niveau de notre classe (par exemple, pour la classe de
première, les attendus ne sont pas les mêmes ; les
exigences, quelque peu « accrues »). Et ce n’est pas
tout ! Chaque fin de période, clivée par les vacances
scolaires, est marquée par une série d’examens. Eh oui,
là est aussi tout l’esprit de responsabilité qui se dégage
de ce système pour le moins machiavélien : la tenue de
l’emploi du temps est placée sous l’assiduité de l’élève.
Et par ailleurs, si ce même emploi du temps est jugé trop
« léger », l’élève concerné peut passer une quatrième
année dans son lycée. Alors chers lecteurs, adopterezvous le système scolaire finlandais ? Et pour mettre un
point final à cette petite présentation de ce type d’école,
comme le souhaite le proverbe : « après l’effort, le
réconfort », je vous propose de faire un tour dans leur
cantine.
A la différence du service de restauration français,
celle-ci se veut gratuite ! Cependant, les repas proposés
ne sont pas aussi copieux qu’en France (à croire que
nous sommes invétérés en la chose culinaire !). Les
assiettes sont essentiellement sinon entièrement
véganes ; des pâtes, du beurre et de la confiture, le tout
accompagné d’un verre d’eau ou de lait, sont laissés en
« libre en service », les élèves remplissant leurs
assiettes eux-mêmes. En somme, leur déjeuner est plus
une collation qu’un vrai repas digne de ce nom. C’est
d’ailleurs pour cette raison que vous trouverez un
nombre considérable de distributeurs, très usités qui
plus est ! Avec cette impression d’avoir affaire à des
élèves mangeant tout le temps, voire tout et n’importe
quoi, que gardent à l’esprit nos ambassadeurs verts, la
raison n’est pas compliquée à trouver, à en juger par
leur service de restauration.
Enfin, suite à ces journées de cours qui rythment le
quotidien des finlandais, celles-ci prennent fin aux
alentours de 14 heures, soit à la tombée de la nuit. Eh
oui, ainsi va la météo en Finlande ! Un paysage qui
recèle surtout de nombreuses merveilles, à commencer
par les notoires aurores-boréales : de quoi réchauffer le
cœur des plus frileux d’entre vous ! Mais n’allez pas
pour autant penser que la journée s’arrête pour eux.
Bien au contraire, leurs activités extra-scolaires (en
particulier sport et musique) y mettent le point final…
ainsi que leurs devoirs à la maison ! Et d’après nos
camarades de Gay-Lussac, la charge de travail qui leur
est imposée est assez sinon tout bonnement
considérable ! En vous laissant apprécier cette pensée !
Mais poursuivons, voulez-vous. Car les jours
suivants étaient tout aussi délicieux, je peux vous le
garantir ! Et pour cause, la 4e
journée de notre
ambassade verte s’est déroulée dans le village de
Metsäjartano, typique de nos représentations sur les
pays scandinaves. Au programme, chacun des trois
groupes alternait trois activités : taille de pierre ;
manipulation du feu par temps de pluie et cartes
postales personnalisées.
La 5e
journée quant à elle, était plus caractéristique
du « voyage diplomatique vert » des élèves de GayLussac : tous avaient organisé une réunion afin de
procéder d’une part à un recyclage d’objets ; et d’autre
part, tous avaient entrepris d’animer un sérieux débat
autour de la question environnementale.
Pour ce qui était de la 6e
journée, bien que l’esprit
consciencieux de nos ambassadeurs verts étaient
toujours de mise, l’heure du départ se faisait néanmoins
ressentir, regrettant déjà tous ces bons moments
qu’étaient, à titre d’exemple, les parties de UNO en
compagnie de camarades allemands et anglais. Qu’à
cela ne tienne, ils étaient bien décidés à se délecter de
leur séjour jusqu’à la dernière seconde ; jusqu’à la
dernière goutte d’eau offerte par la cantine finlandaise.
Par temps de neige donc, encore divisés en trois
groupes mais unis avec un seul et même idéal, ils se
rendirent dans une entreprise de pêcheurs pour être
confrontés aux conditions, parfois et même souvent
dures, rudes, de ce noble métier. Et à cette occasion,
des barques étaient affétées pour ces trois groupes
dans le but de se rendre à l’emplacement des filets de
pêche ; les élèves se sont aussi livrés à une découpe
suivie d’une dégustation du brochet capturé par leurs
soins, le tout servi d’une rasade de thé et de biscuit,
constituant à 9 heures le déjeuner de midi.
La 7e et ultime journée s’est ainsi soldée par un jour
de cours type aux côtés de leurs correspondants. Et
après avoir partagé un dernier repas dans cette fameuse
cantine qu’ils n’oublieront certainement pas, la sortie du
vendredi était dédiée à la pratique du patin à glace (qui
est un de leur sport !). Le firmament de cette aventure,
de cette mission de sensibilisation, était consacrée à
quelques dernières embrassades, à quelques dernières
photos ; certains, et plus précisément certains élèves du
Lycée Gay-Lussac, se sont même faits interviewer par la
presse locale, laissant aux populations finlandaises leur
empreinte, preuve de leur passage en ces contrées
scandinaves ; apposant tant dans le sol enneigé que
dans les esprits de ceux qui les ont aperçus, approchés
ou même à qui ils auraient parlé, une marque de cette
touche française dont nous seuls avons le secret.
C’est donc avec cette image d’une jeunesse
engagée, fidèle à ses convictions qu’elle a pu faire
partager lors de son séjour en Finlande qui « n’était pas
seulement un simple voyage mais bien un voyage de
rencontre internationale passionnant, tout au long
duquel nous sommes susceptibles de commettre des
erreurs de langue, qui ne sont cependant pas graves en
tant que telles puisque cela nous permet de nous
corriger, d’apprendre de nos fautes passées et de
pouvoir avancer ; de pouvoir mieux appréhender
l’avenir ; offrant d’autre part un riche panel de culture
ainsi que la possibilité de connaître pleinement la
personne qui ne parle pas notre langue », selon Mme
Abélard, professeure d’anglais, que le Gay-Lu Times
vous donne rendez-vous dans un prochain numéro
De Jeunes et d’Ambition
Alors que le nom traditionnel « Erasmus » résonne
comme « études supérieures », « découverte et nouvelle
approche du monde » ou encore « avenir dans les
relations internationales » ; soit à destination d’étudiants
qui ont soif de parfaire leur cursus scolaire ou de s’initier
à une nouvelle culture. Mais à l’heure où les questions
environnementales deviennent une sinon la priorité de
nos sociétés ; à l’heure où la nécessité de prendre des
mesures pour limiter au mieux le réchauffement
climatique se fait plus pressante que jamais ; à l’heure
aussi où les enfants de ce XXIe siècle vivent dans cette
hantise de voir leur monde leur échapper à cause des
erreurs passées ; un nouvel Erasmus est né : « Erasmus
+ Go Green ». Bien que le principe de cette « rencontre
avec l’autre » demeure, toutefois la réflexion collective a
remplacé la recherche de la connaissance à des fins
personnelles ; l’espoir d’un monde plus sain et
responsable a supplanté cet avenir insécure ;
l’engagement dans cette gestion durable des
écosystèmes s’est substitué au déni d’une catastrophe
écologique sans précédent ; le lien tissé avec celui que
l’on perçoit plus comme un étranger que comme voisin
s’est fait plus indéfectible. Aussi certains élèves du
Lycée Gay-Lussac ne sont-ils pas restés indifférents à
l’appel du changement. Ainsi les membres de cette
nouvelle génération qui, au début du mois de novembre,
ont porté la voix du lycée en Finlande, à Helsinki, ne se
sont pas contentés de tergiverser et de ramener comme
idée celle de vendre des gourdes éco-responsables à
l’effigie de Gay-Lussac, mais bien quelque chose qui
nous est plus précieux. C’est pourquoi, ces
ambassadeurs verts, en plus d’apporter une touche
française à ce « Congrès vert multilinguistique », ont
répandu un message de sensibilisation au travers du
ArtLand Project, à l’instar de leurs pairs. Et c’est cette
jeunesse pleine d’espoir salvateur que le Gay-Lu Times
vous propose de découvrir !
Avant leur arrivée en Finlande, nos jeunes
représentants et leurs accompagnantes ont littéralement
dû voyager « par monts et par vaux », leur trajet vers ce
pays scandinave ayant duré deux jours au cours
desquels pluie, froid et escales étaient au rendez-vous.
Mais une fois arrivés à bon port, ils pouvaient enfin
souffler ; un peu de répit étant bienvenue, et pour le
moins assez attendu : leur horloge biologique étant
perturbée, un temps d’adaptation s’imposait. Cette
parenthèse s’était donc établie dans une auberge de
jeunesse, près de la Cité du Silence, dans laquelle notre
équipe avait mis à contribution ce « temps d’intervalle »,
soit avant de rencontrer leurs autres camarades et de
débuter les sessions de leur Congrès vert. C’est
pourquoi, un élément a particulièrement retenu leur
attention : la multitude des courants religieux. Pour des
enfants de la France, abreuvés dès leur plus jeune âge
du principe de laïcité (et au reste, ils se sont chargés de
définir un terme dont le sens profond échappe même à
certains habitants de l’hexagone), se retrouver face à de
tels monuments leur a semblé quelque peu singulier,
sans toutefois omettre que leur étonnement était dû à
cette rencontre avec la culture d’un autre pays dont ils
ne connaissaient pas (pour la plupart) les « us et
coutumes ».
Après avoir fait la connaissance de leur nouveau
lieu de séjour, il ne manquait plus que le reste de leur
communauté. Leur 3
e
jour en Finlande allait alors
pouvoir annoncer le véritable commencement de leur
mission.
Mais c’était sans compter les joies du voyage qui
les attendaient de pied ferme une nouvelle fois ! A la
suite de 6 heures de train, ils pouvaient enfin pleinement
savourer l’air d’Helsinki ; recevoir le chaleureux accueil
qui leur était destiné ; entamer les présentations ;
débuter leur séjour, sans pour autant omettre ce
pourquoi ils avaient choisi de s’engager en venant dans
ce pays qui bientôt (si ce n’était déjà le cas pour les plus
cosmopolites d’entre eux) allait devenir leur patrie de
cœur.
A la fin de ce qui pouvait s’apparenter à une
première visite des lieux, ce vrai « tour du propriétaire »
comme nous le dirions assez familièrement, s’acheva à
l’auditorium une fois les hôtes présentés. Lieu pour le
moins impressionnant, puisque n’y étant pas habitués,
nos chers ambassadeurs verts sont restés un temps
cois, plutôt de marbre, devant un tel espace ; également
sensibles et réceptifs à cette aura sacrée, solennelle, qui
se dégage généralement de ces salles. Et cette
jeunesse du Limousin n’allait pas être au bout de ses
surprises ! Pour cause, les premières présentations qui
s’étaient tenues à leur arrivée n’étaient que pures
formalités ; simples accolades (si l’on puit se risquer à
établir un rapprochement de cette nature), comparées à
ce qu’ils allaient faire : s’exprimer face à un public de
plus de 60 personnes issues de nationalités
européennes différentes et en anglais s’il vous plaît !
Entre un exposé de la France et du Lycée Gay-Lussac
et une présentation plus personnelle, nos jeunes
représentants ont su braver leur peur, faire en partie fi
de leur anxiété à l’idée de produire leur prestation orale ;
et conclure sous les applaudissements ainsi que
quelques critiques dithyrambiques de leurs camarades
bienveillants tout en prenant conscience de surcroît que
cette expérience qu’est la prise de parole en continue
devant un auditoire n’est pas un si grand calvaire qu’il y
paraît. Néanmoins, s’ils avaient un conseil à donner à
leurs successeurs ; à ceux qui « prendront la relève » ;
qui assureront l’année prochaine leur rôle, ce serait bien
entendu de préparer cette « séquence présentation »
qu’il incombait à chaque groupe de remplir.
Après cette petite montée d’angoisse, tous allaient
regagner leur salle de cours. Et là encore, ce fut une
nouvelle découverte, allant de surprises en surprises :
aussi anodin voire banal puisse ce détail paraître, et
même presque « normal » en un sens, les cours et le
lieu de travail des finlandais n’étaient pas les mêmes
qu’en France ! En plus de faire cours dans des salles de
classe composées de 20-25 élèves et dont le mobilier
(matériel compris) change au gré des envies des élèves,
ce n’était rien à côté du système scolaire dans sa
globalité. Il faudrait d’abord préciser qu’aucune année
n’est clairement définie : entendons par là que, dans nos
représentations, le lycée est « divisé » en trois années,
alors que pour ce qui est de la Finlande, leurs années de
scolarité dépendent plus de la gestion de l’emploi du
temps. Une organisation assurée par les élèves euxmêmes ! Et quelle stupéfaction de la part de nos
ambassadeurs verts. Pendant que nous, élèves français,
nous n’avons pas à nous préoccuper voire encombrer
d’une telle tâche (étant réalisée par l’administration de
l’établissement), nos voisins finlandais, eux, ne
l’entendent pas de la même manière. A vrai dire, le choix
des matières dépend entièrement des élèves : nombre
d’heures de langue, de science, etc. ils sont leur propre
administration ! Vie lycéenne rêvée pour certains d’entre
vous, n’est-ce pas ? Précisons tout de même un point.
Cet agencement d’emploi du temps est certes à leur
entière disposition avec un programme (toujours choisi
par l’élève) modifié à chaque mois d’août et comprenant
obligatoirement deux mois de religion, néanmoins,
chaque matière a son « bloc » qui lui est attribué, à
savoir un niveau. Ce qui en France équivaudrait au
niveau de notre classe (par exemple, pour la classe de
première, les attendus ne sont pas les mêmes ; les
exigences, quelque peu « accrues »). Et ce n’est pas
tout ! Chaque fin de période, clivée par les vacances
scolaires, est marquée par une série d’examens. Eh oui,
là est aussi tout l’esprit de responsabilité qui se dégage
de ce système pour le moins machiavélien : la tenue de
l’emploi du temps est placée sous l’assiduité de l’élève.
Et par ailleurs, si ce même emploi du temps est jugé trop
« léger », l’élève concerné peut passer une quatrième
année dans son lycée. Alors chers lecteurs, adopterezvous le système scolaire finlandais ? Et pour mettre un
point final à cette petite présentation de ce type d’école,
comme le souhaite le proverbe : « après l’effort, le
réconfort », je vous propose de faire un tour dans leur
cantine.
A la différence du service de restauration français,
celle-ci se veut gratuite ! Cependant, les repas proposés
ne sont pas aussi copieux qu’en France (à croire que
nous sommes invétérés en la chose culinaire !). Les
assiettes sont essentiellement sinon entièrement
véganes ; des pâtes, du beurre et de la confiture, le tout
accompagné d’un verre d’eau ou de lait, sont laissés en
« libre en service », les élèves remplissant leurs
assiettes eux-mêmes. En somme, leur déjeuner est plus
une collation qu’un vrai repas digne de ce nom. C’est
d’ailleurs pour cette raison que vous trouverez un
nombre considérable de distributeurs, très usités qui
plus est ! Avec cette impression d’avoir affaire à des
élèves mangeant tout le temps, voire tout et n’importe
quoi, que gardent à l’esprit nos ambassadeurs verts, la
raison n’est pas compliquée à trouver, à en juger par
leur service de restauration.
Enfin, suite à ces journées de cours qui rythment le
quotidien des finlandais, celles-ci prennent fin aux
alentours de 14 heures, soit à la tombée de la nuit. Eh
oui, ainsi va la météo en Finlande ! Un paysage qui
recèle surtout de nombreuses merveilles, à commencer
par les notoires aurores-boréales : de quoi réchauffer le
cœur des plus frileux d’entre vous ! Mais n’allez pas
pour autant penser que la journée s’arrête pour eux.
Bien au contraire, leurs activités extra-scolaires (en
particulier sport et musique) y mettent le point final…
ainsi que leurs devoirs à la maison ! Et d’après nos
camarades de Gay-Lussac, la charge de travail qui leur
est imposée est assez sinon tout bonnement
considérable ! En vous laissant apprécier cette pensée !
Mais poursuivons, voulez-vous. Car les jours
suivants étaient tout aussi délicieux, je peux vous le
garantir ! Et pour cause, la 4e
journée de notre
ambassade verte s’est déroulée dans le village de
Metsäjartano, typique de nos représentations sur les
pays scandinaves. Au programme, chacun des trois
groupes alternait trois activités : taille de pierre ;
manipulation du feu par temps de pluie et cartes
postales personnalisées.
La 5e
journée quant à elle, était plus caractéristique
du « voyage diplomatique vert » des élèves de GayLussac : tous avaient organisé une réunion afin de
procéder d’une part à un recyclage d’objets ; et d’autre
part, tous avaient entrepris d’animer un sérieux débat
autour de la question environnementale.
Pour ce qui était de la 6e
journée, bien que l’esprit
consciencieux de nos ambassadeurs verts étaient
toujours de mise, l’heure du départ se faisait néanmoins
ressentir, regrettant déjà tous ces bons moments
qu’étaient, à titre d’exemple, les parties de UNO en
compagnie de camarades allemands et anglais. Qu’à
cela ne tienne, ils étaient bien décidés à se délecter de
leur séjour jusqu’à la dernière seconde ; jusqu’à la
dernière goutte d’eau offerte par la cantine finlandaise.
Par temps de neige donc, encore divisés en trois
groupes mais unis avec un seul et même idéal, ils se
rendirent dans une entreprise de pêcheurs pour être
confrontés aux conditions, parfois et même souvent
dures, rudes, de ce noble métier. Et à cette occasion,
des barques étaient affétées pour ces trois groupes
dans le but de se rendre à l’emplacement des filets de
pêche ; les élèves se sont aussi livrés à une découpe
suivie d’une dégustation du brochet capturé par leurs
soins, le tout servi d’une rasade de thé et de biscuit,
constituant à 9 heures le déjeuner de midi.
La 7e et ultime journée s’est ainsi soldée par un jour
de cours type aux côtés de leurs correspondants. Et
après avoir partagé un dernier repas dans cette fameuse
cantine qu’ils n’oublieront certainement pas, la sortie du
vendredi était dédiée à la pratique du patin à glace (qui
est un de leur sport !). Le firmament de cette aventure,
de cette mission de sensibilisation, était consacrée à
quelques dernières embrassades, à quelques dernières
photos ; certains, et plus précisément certains élèves du
Lycée Gay-Lussac, se sont même faits interviewer par la
presse locale, laissant aux populations finlandaises leur
empreinte, preuve de leur passage en ces contrées
scandinaves ; apposant tant dans le sol enneigé que
dans les esprits de ceux qui les ont aperçus, approchés
ou même à qui ils auraient parlé, une marque de cette
touche française dont nous seuls avons le secret.
C’est donc avec cette image d’une jeunesse
engagée, fidèle à ses convictions qu’elle a pu faire
partager lors de son séjour en Finlande qui « n’était pas
seulement un simple voyage mais bien un voyage de
rencontre internationale passionnant, tout au long
duquel nous sommes susceptibles de commettre des
erreurs de langue, qui ne sont cependant pas graves en
tant que telles puisque cela nous permet de nous
corriger, d’apprendre de nos fautes passées et de
pouvoir avancer ; de pouvoir mieux appréhender
l’avenir ; offrant d’autre part un riche panel de culture
ainsi que la possibilité de connaître pleinement la
personne qui ne parle pas notre langue », selon Mme
Abélard, professeure d’anglais, que le Gay-Lu Times
vous donne rendez-vous dans un prochain numéro